
Le concept de
New York Police Judiciaire (
New York District* ou encore
Law & Order en version originale) est relativement simple puisqu'il consiste à aborder le système judiciaire dans son ensemble (du crime au procès, jusqu'à l'éventuelle condamnation).
Pour y parvenir, chaque épisode est divisé en deux parties ("distinctes et d'égales importance" comme nous l'annonce l'introduction verbale).
Les épisodes s'ouvrent ainsi sur une séquence d'une durée variable, bien que n'excédant que rarement les cinq minutes, nous présentant la situation (le plus souvent, il s'agit de la découverte d'un corps inerte).
Passé le générique, la première partie démarre et nous propose de suivre l'enquête menée par un duo d'inspecteurs de la police de New York, ces derniers chercheront à recueillir un maximum d'éléments afin d'identifier le criminel et de permettre au bureau du procureur (District Attorney ou D.A.) d'avoir toutes les cartes en main pour obtenir une condamnation lors du procès.
Dans la seconde moitié de l'épisode, nous suivons l'équipe du procureur à mesure que celle-ci entame une véritable bataille juridique avec les avocats de la défense (à coup de requêtes et de négociations houleuses).
La condamnation est souvent bien plus complexe à obtenir qu'il n'y paraît, puisque le procureur se doit de convaincre les jurés de la culpabilité de l'accusé au-delà de tout "doute raisonnable". Dans bon nombre de cas, la conclusion du procès se noue d'ailleurs lors de négociations hors des prétoires.

Derrière un
générique à dominante bleu et rouge, laissant présager un programme au patriotisme nauséabond, se cache en fait une série magistralement écrite dénonçant les travers du système judiciaire américain et n'hésitant pas à s'intéresser à de grands sujets de société (la peine de mort, le droit à l'avortement, la libre circulation des armes à feu...).
La série de
Dick Wolf évite de tomber dans les écueils du moralisme bon teint ou du manichéisme simpliste avec des accusés qui ne sont que rarement des monstres, ce sont plutôt des hommes et des femmes ayant basculé dans le crime par avidité, jalousie ou passion.
A l'inverse, les victimes sont parfois plus facilement haïssables que leurs bourreaux...
Alors,
New York Police Judiciaire, le concept ultime de série juridico-policière ?
Répondre par l'affirmative serait sans doute présomptueux, mais une chose est certaine, on ne doit pas être très loin de ce fameux "concept ultime" car même si la série a définitivement
baissé le rideau en mai 2010, elle a profondément marqué la télévision américaine tout au long de ses vingt saisons. Une longévité qui en fait la série dramatique la plus longue de l'histoire à égalité avec
Gunsmoke (1955-1975).

Depuis la fin des années 90 et un peu à la manière de ce que les fans de Science-Fiction ont pu connaître avec la franchise
Star Trek,
Dick Wolf a étendu son empire Law & Order en développant des séries dérivées (des spin-offs en anglais).
Ces "petites soeurs" sont souvent assez éloignées de la série d'origine mais c'est justement ce qui fait leur force, car là où les variantes des
Experts (
CSI) se sont essentiellement contentées de transposer l'action de ville en ville,
Dick Wolf a plutôt jouer sur la manière d'aborder le système judiciaire transformant finalement
Law & Order en une sorte de label qualité plutôt qu'en une formule immuable reproduite jusqu'à overdose du téléspectateur.
C'est ainsi que
New York Unité Spéciale (1999-????),
New York Section Criminelle (2001-2011) et
New York Cour de Justice (2005) ont pu voir le jour.
Los Angeles Police Judiciaire (2010-2011) qui partage le concept de la série mère est en quelque sorte l'exception qui confirme la règle, mais elle ne fut cependant jamais diffusée en parallèle de son illustre modèle puisqu'elle a démarré quelques mois après l'annulation de
New York Police Judiciaire ce qui ne l'a d'ailleurs pas empêché d'être annulée au terme de son unique saison.
* Pour mémoire,
New York District est le titre adopté par France 3 et 13ème Rue lors de la diffusion française de la série depuis 1994, c'est donc le titre français historique de la série (et souvent celui qui reste utilisé par les fans de la première heure).
En 2003, lorsque TF1 a acquis les droits de diffusion de la série, la chaîne a décidé de la retitrer
New York Police Judiciaire, un titre qui, porté par la puissance médiatique de la chaine, est celui sous lequel le grand public français a pu découvrir la série.